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dimanche 7 août 2016

LETTRE A POLNAREFF #2


Cher  Michel,

Il y a un an déjà, je t'écrivais cette lettre. Une missive du genre inspiré dans laquelle je te demandais pardon, pardon d'avoir préféré durant quelques années la blondeur facile et les refrains mécaniques d'une certaine Britney. Une lettre dans laquelle je te suppliais, aussi, de revenir. J'étais alors loin de me douter de ce qui allait m'arriver un certain 21 juillet.

Il y a deux semaines, en montant à Fourvière, j'ai vu mes années d'existence s'envoler par les fenêtres du funiculaire. Il devait m'en rester une dizaine quand je suis arrivée là haut. J'avais dix ans, je sais que ce n'était pas vrai, mais j'avais dix ans. J'étais surexcitée, et il y avait de quoi. Dans sa loge, Britney, mon idole d'alors, était en train de se préparer, tandis qu'une file d'attente sans fin s'allongeait de seconde en seconde.

Britney a toujours eu le sens du spectacle, du show, comme on dit là bas. Ce compte à rebours, sur l'écran qui surplombait la scène, était donc une évidence. Jusqu'au bout, j'ai retenu mon souffle, et lorsque Britney est enfin apparue, j'ai crié comme une gamine soudainement envahie par l'hystérie.
Britney avait un peu changé. Elle semblait plus musclée, plus ... virile. Un peu comme si Britney avait forcé sur la protéine. Je ne l'avais encore jamais vue avec un carré frisé et une queue de pie. Mais Britney a toujours eu le sens de la surprise ...

Ce soir là, Britney n'a pas quitté ses lunettes blanches, ce qui m'a quelque peu interloquée. Elle nous a fait rire, puis pleurer sur fond d'accords violets. Elle a même fait des ruines qui dormaient sous nos pieds un dancefloor de plein air (à défaut de faire de nos vies des cocottes en papier) (salut à toi, Francis à moustache).
Durant près de deux heures, Britney a enchaîné les tubes. Des chansons que je connaissais par cœur, et qui, bizarrement, m'ont parues bien mieux que d'habitude.
Sa voix était puissante, et montait parfois dans les nuages qui volaient au dessus du théâtre. Comme autrefois. Comme quand j'avais cinq ans et que je ne savais pas encore mettre un son sur un visage.


A cinq ans, Michel, je découvrais ta voix, sans image.
Ce 21 juillet, dans le théâtre plein à craquer de Fourvière, j'ai enfin pu voir ta musique. C'était en 2016, et sur mon billet, Polnareff avait définitivement remplacé Spears. 

Amiral, me voilà revenue sur ton rivage. Promis, je ne quitterai plus le navire, tu es bien trop cool pour que cela se reproduise.

Bien à toi,



Crédit photos :
Loll Willems

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Comme c’est joliment bien écrit, et quel humour ! Ta clairvoyance musicale m’a beaucoup émue. Tu dois certainement avoir l’âge de ma fille, et, peut-être même es-tu encore plus jeune. Ravie que tu redécouvres Michel Polnareff et que tu l’apprécies encore. Cela montre vraiment à quel point il n’a pas changé dans nos coeurs de jeunes fans (de Midinettes, devrais-je dire, n’ayons pas peur de le dire, assumons même ce terme !!). Ses chansons étant des incontournables, pourquoi ferait-il un album ? Il le dit lui-même, si tel était le cas, le public n’aurait pas « suivi » alors que là, tous chantent avec lui. C’est bien lui qui sait y faire avec son public, ses fans, ses inconditionnels.

Unknown a dit…

Trop beau, il a fallu que tu écrives pour que les larmes me montent sur du Polnareff...! J'adore <3

Clemence M. a dit…

@ Anonyme : Merci pour ce commentaire ! Je suis d'accord avec toi, Polnareff n'a pas besoin d'un nouvel album, car Polnareff est éternel :) !

@ Unknown : Je ne savais pas que je pouvais faire autant d'effet, merci Gwen <3 !