Y'a des week-ends comme ça où t'aurais pas envie de te lever. Des week-ends à base de gros soucis ORL, de courbatures mêlées à un semblant de fièvre, et de voix éraillée.
Et puis, heureusement, y'a des week-ends comme le précédent où, attirée par un exotisme bon marché, tu te dis "Tiens, et si j'allais rendre visite à ma copine Clémentine" (et pas seulement pour la rime).
Un samedi matin, je me suis donc levée beaucoup trop tôt, et j'ai sauté dans un Oui-Go à 20 balles, direction Tourcoing où il faisait étonnamment beau (#forevercliché). J'ai passé deux jours fous, à m'extasier sur des briques rouges, une architecture grandiose, et une chaleur surprenante qui m'a (presque) fait oublier les 2° ambiants. Laisse-moi te raconter.
Notre périple a débuté dans la commune de Croix, à la Villa Cavrois, édifiée au début des années 30 par Mallet-Stevens (Robert de son prénom, ou Bobby, pour les intimes). Le genre de cabanon atypique à avoir vu au moins une fois dans sa vie, ne serait-ce que pour briller dans les cocktails de Galeries d'Art auxquels tu n'es ma foi jamais convié.
Si l'endroit est parfait pour prendre un cours de modernisme, la visite laisse une impression étrange. La villa est grande, trop grande, on se perd dans des pièces froides baignées de lumière, on s'interroge sur ces horloges omniprésentes, et l'on imagine assez mal se retrouver seule au sous-sol un 31 octobre à 22h...
Après avoir flippé notre race dans cette villa au nom imprononçable à moins d'avoir un accent du Nord bien sympa, nous nous sommes rendues à Roubaix.
J'avais briefé Clémentine en lui disant que moi vivante, je ne quitterai pas le Nord sans avoir vu la magistrale Piscine. Un musée aussi splendide qu'insolite, où l'on pourrait passer des heures à regarder des œuvres parfaitement mises en scène, photographier une infinité de reflets, et admirer sans se lasser ces vitraux follement Art Déco.
Nous avons ensuite remonté l'avenue Jean Lebas pour atteindre la Grand Place, où se tient l'imposante mairie de Roubaix. En marchant sur cette avenue, j'ai compris où je mettais les pieds. Face à ces maisons bourgeoises, majestueuses mais pas sournoises, j'ai réalisé que le Nord était d'une beauté rare. Une beauté qui se respecte, tant elle en impose, mais une beauté accueillante, qui ne se la pète pas. Une beauté encore évidente, qui laisse deviner la richesse passée d'une région dont on ne parle, à mon avis, pas assez.
La lumière commençant à diminuer, nous avons alors quitté Roubaix pour nous rendre à Lille.
C'était samedi après-midi, il y avait du monde, les trottoirs étaient trop petits. Clémentine m'a emmenée sur la place du Général-de-Gaulle et dans les rues du Vieux Lille.
Autour de moi, tout était beau. Les façades colorées nullement dénaturées par les boutiques du rez-de-chaussée, le Beffroi fier et solide qui veille sur la ville, les affiches vintage sous les arcades de la Vieille Bourse, les fenêtres de l'opéra, les fragments de cathédrale aperçus au détour d'une petite rue calme, les vitrines de Méert d'où l'on aperçoit l'incroyable boutique de la rue Esquermoise...
Le jour avançait, et Lille, toujours plus belle, s'éclairait. Après une petite halte rue de Béthune, je suis retournée chez Méert où j'avais repéré, outre les gaufres sacrées, de sympathiques packagings.
Et là je tiens à te mettre en garde si jamais te venait l'idée d'entrer, toi aussi, dans cette modeste épicerie (là on est dans l'humour, au cas où tu n'aurais pas saisi). Car il est probable que tu te laisses gagner par une certaine insouciance (pour ne pas dire "inconscience"), et que ton banquier te passe un petit coup de fil de courtoisie (une courtoisie un peu brutale, mais une courtoisie quand même) après être sorti de la boutique. Te voilà prévenu.
Complètement claquée par cette surexposition au beau, mon voyage en Oui-Go, ma semaine de déglinguos', et toutes ces rimes en "o", nous n'avons pas veillé très tard.
D'autant que Clémentine avait une chouette idée en tête pour le lendemain. Le genre d'idée qui nécessite d'avoir la patate, ou plutôt la frite... (oui, je t'autorise à lancer des peaux de bananes pourries sur ton écran pour ce teasing à peine foiré)
1 commentaire:
Ahahahah, "ou plutôt la frite" elle est bien trouvé !!!
Sinon tes photos comme toujours (mais ici peut être encore plus, j'avoue je mets ma région sur un piédestal quand c'est mérité) tellement belles !!!!! Comme je te disais, j'aime toujours voir Lille vu par des non-nordiste ^^
Vivement le prochain article !!!! :D
Zoubis. DP. <3
P.S : Le maroille est toujours nostalgique
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